AKIRA, la Chronologie
Akira est une œuvre qui s’étale sur 11.797 vignettes, 2162 planches, 6 tomes et 8 années d’élaboration. Cependant, l’histoire en elle-même semble s’épandre sur un peu plus de 6 mois, de fin décembre 2019 jusqu’à début juillet 2020, même si cela pourrait être août comme nous le verrons. Avant toute chose, je pense qu’il est important de clarifier que plus de 75% de la masse graphique totale du manga se concentre sur la narration de 11 demi-journées, ce qui signifie que nous serons souvent confrontés à des ellipses temporelles.
Sur l’intégralité de l’œuvre, très peu de dates sont mentionnées, à vrai dire, seulement deux nous sont révélées. Celle du 6 décembre 1982 (Tome 1, page 3) qui introduit l’histoire en nous présentant la première manifestation d’Akira, et de ce fait la destruction de Tokyo. 
La deuxième est celle du 16 avril 2020 qui est stipulée par Jorris (Tome 5, page 33) pour nous apprendre que c’est ce jour où Tetsuo s’échappa du laboratoire, mais que c’est aussi le jour où SOL pilonna le cratère près de la base secrète. Même si nous ignorons comment la scientifique a pu se procurer de telles informations, il n’empêche qu’elle semble catégorique sur leur véracité. Donc, sur l’ensemble de l’œuvre, l’unique date réelle qu’il nous est possible de connaître est ce 16 avril 2020, englobant deux évènements qui nous sont intégralement racontés dans le manga. Nous nous attarderons pour l’instant sur un seul d’entre eux, c’est-à-dire le pilonnage de SOL, vu qu’il se passe en pleine journée.
Cet après-midi du 16 avril 2020 commence donc au Tome 2, page 144, et se termine au Tome 3 page 25, il s’étale sur 179 planches. Il narre les péripéties de Kei et Kaneda dans les égouts, la venue de Tetsuo jusqu’à la base secrète, les altercations dans les souterrains, l’élévation de température de la chambre froide, le réveil d’Akira, la mort du scientifique, le pilonnage de SOL, la dilacération du bras droit de numéro 41, et le retour de Kei dans un centre-ville de Néo Tokyo sous alerte de code 7. 
Cette journée s’arrête d’ailleurs avec le passage en code 6 et l’ouverture des abris antiatomiques. Il est alors 16h37. C’est la troisième fois qu’un horaire nous est mentionné dans Akira. Le premier était pour nous préciser l’heure de la première manifestation, 14h17 ; et le second pour fixer l’heure du rendez-vous des gangs chez Harukiya à 17h00 (Tome 1, page 261).
À partir de cette date, parfaitement explicite et décrite dans les tomes 2 et 3, nous pouvons extrapoler afin de définir la chronologie des évènements antérieurs et postérieurs au 16 avril. Avant cette journée, nous avons assisté aux déboires dans le QG du colonel, jusqu’à l’échappée de Kei et Kaneda grâce à l’espion. Comme le précise Jorris, 
Tetsuo s’est évadé du QG le 16 avril, donc le saut magistral qu’effectue numéro 41 à la page 119 du tome 2 se situe en pleine nuit de cette journée. Peut-être est-il 2h00 du matin. Cela confirme donc que la transition qui nous est proposée entre les pages 143 et 144 du tome 2 représente la même aube. La fourgonnette conduite par l’espion quitte le QG en pleine nuit, à 3h00 pourquoi pas, et nous retrouvons Ryu sur l’échafaud le même jour vers midi.
Cette journée qui dépeint les déboires dans la nursery commence à la page 28 du tome 2, lorsque des officiers viennent chercher Kei dans sa cellule. 
Elle s’étale sur 116 planches (je définis volontairement la fin de ces évènements à la page 143), et nous pouvons sans peine affirmer que nous sommes la veille du 16, soit le 15 avril 2020. Durant ce semblant d’après-midi, Kei réussit à se défaire des soldats, elle se fait manipuler par Kiyoko afin de se frictionner contre Tetsuo, elle parvient à se téléporter dans une salle d’armement avec Kaneda. Pendant ce temps, le docteur converse avec numéro 41, le colonel se rend dans la nursery où Kiyoko lui dépeint son rêve. Surviennent le scientifique et Tetsuo, ce dernier commence à se castagner contre les autres mutants. Kaneda fait son entrée en scène, mitraille son pote qui s’extirpe du QG, et s’échappe par la suite avec Kei au côté de l’espion. Tous ces évènements ont, par conséquent, lieu le 15 avril 2020, et les premières heures du 16.
Avant ceci, c’était la guerre des gangs, comptée sur 93 pages, entre le tome 1, page 270 et le tome 2, page 12. La question est donc de savoir combien de jours se sont déroulés entre cette baston urbaine et les déboires dans la nursery, ou plus physiquement entre les pages 13 et 27 du tome 2. Sur ces 15 planches, nous voyons Ryu sur le chantier olympique, il s’entretiendra par la suite avec Nezu. Nous apercevons le colonel et le docteur converser. Et enfin, nous faisons la connaissance de Miyako. Tout ceci pourrait s’apparenter à une même journée, surtout que Nezu se frotte à numéro 19 juste après son entrevue avec Ryu. Cependant, à la page 23 du tome 2, nous visualisons Kaneda et Kei dans leur cellule respective. 
Au dos de la jeune femme, nous pouvons voir sur le mur des marques qui semble indiquer une quantité de jours d’incarcération. Il y a clairement deux compositions, l’une stipulant 2 fois 5 jours (donc 10 jours) et une autre mentionnant 7 jours. Impossible de prétendre que ce soit Kei qui ait fait ces graffitis, mais ils sont là, et bien visibles. De plus, il est difficile de définir la durée suggérée entre les pages 12 et 13, et celle entre les pages 27 et 28 du tome 2. Ce ne serait en aucun cas idiot d’affirmer que ces 15 planches résument une seule journée, voire même qu’elles représentent une simple prolongation de la guerre des gangs. La rixe se termine en fin d’après-midi, le colonel embarque Tetsuo dans la foulée, Ryu observe la base secrète au même moment, il s’entretient avec Nezu en début de soirée. Le doc et le militaire conversent pendant ce temps, et le petit rat voit Miyako dans la nuit. Juste après, les soldats viennent chercher Kei dans sa geôle. Si nous respectons cette chronologie, cela voudrait donc dire que la guerre des gangs a lieu le même jour que les déboires dans la nursery, soit le 15 avril. Cependant, tout paraît ici très précipité, et les marques gravées sur le mur de la cellule de Kei sont bien visibles. Donc, et ce n’est que pure liberté de ma part, mais j’opte pour 7 jours la durée comptée entre les pages 13 et 27 du tome 2. Ce qui place la guerre des gangs au 8 avril 2020, sachant qu’elle aurait très bien pu se dérouler le 15.
Donc, lorsque tous les gangs se retrouvent chez Harukiya sur la page 270 du Tome 1, nous sommes le 8 avril, et il est 17h00. La veille, Kaneda converse avec Yamagata et sa troupe pour fixer l’heure du rendez-vous, Kei revient de voir Ryu, et Kaneda, encore lui, passe l’aspirateur dans le bar. Cette journée commence à la page 242 du tome 1, c’est la veille de la guerre des gangs, c’est-à-dire le 7 avril, et rien ne peut contredire sa chronologie. Avant ça, nous avons les déboires dans les souterrains, où Kaneda tente d’échapper aux plates-formes de l’armée pendant que le colonel se poste devant la chambre froide où sommeille Akira. Cette journée semble s’amorcer à la page 175, lorsque Tetsuo s’évade de l’hôpital avant de se retrouver dans la planque des Clowns. 
Là aussi, peu d’éléments viennent interférer sur le fait que nous ne sommes pas face à une seule et même journée. Maintenant, reste à savoir combien de temps il s’est écoulé entre les pages 241 et 242, et entre les pages 174 et 175 du manga. Pour la première transition citée, vue la vitesse à laquelle Kei parvient à prendre contacte avec Ryu, je ne pense pas que la jeune femme ait raconté ses déboires avec les plates-formes de l’armée le lendemain de ces évènements. Il s’est sûrement passé plusieurs jours, ou pourquoi pas plusieurs semaines. Cependant, impossible d’être exacte, donc nous fixerons sept jours, ce qui positionne les mésaventures dans les souterrains au premier avril. Pour la deuxième citée, c’est celle qui fait suite à l’échappée de Kei et Kaneda de la salle de billard après l’intervention de l’armée. Là aussi, je ne pense pas que nos deux héros aient mis maintes semaines avant de se retrouver chez Harukiya, néanmoins, ils ne s’y sont pas non plus rendus le lendemain. Donc encore une fois, tout n’est que question d’imagination. Si nous affirmons 3 jours, cela place les infortunes dans la salle de billard, qui commencent à la page 167 du Tome 1, au 29 mars 2020.
Et avant ça, nous faisons face à une lecture plutôt bigarrée, où les ellipses temporelles sont indéniablement fréquentes. Cependant, sur les 166 pages antérieures, nous assistons quand même à l’escapade nocturne des jeunes sur 27 pages (Tome 1-p106 à p132) et à la traque de Takashi sur 70 pages (Tome 1-p36 à p105), ce qui fait un total de 97 planches pour conter 2 nuits. Le reste doit automatiquement être disparate. Car s’il y a bien une date que nous ne pouvons ignorer, c’est bien le AD 2019 qui apparaît aux premières pages de l’histoire lorsque nous contemplons Néo Tokyo depuis l’espace
. Cette double planche introductive marque catégoriquement le début de l’épopée, mais nous propulse aussi face à une incohérence évidente. Car au côté de ce AD 2019, il est clairement énoncé que nous sommes 38 ans après la troisième guerre mondiale. Or, ce conflit a eu lieu juste après l’explosion sur Tokyo le 6 décembre 1982, ce qui donne 37 ans. Donc, pourquoi Otomo mentionne-t-il 38 ? Mystère ! Bref, tout commence en 2019, mais nous n’avons pas plus de détails quant à la date précise de cette année. Cependant, à la page 36, une intrusion dans les venelles de la ville nous montre des personnes plutôt chaudement habillées, ce qui nous laisserait penser à une période hivernale, donc le mois de décembre est parfait. Le premier chapitre d’Akira étant sorti dans Young Magazine fin décembre, j’imagine que Katsuhiro a respecté cette temporalité et a donc positionné son récit à cette même période. Là aussi, rien ne peut être affirmé, mais il ne fait nul doute que nous sommes à la fin de l’année, donc pourquoi pas le 26 ou 27 décembre 2019. L’accident de Tetsuo se déroule donc à cette date. Ce qui veut dire que tout ce qui survient entre les pages 30 et 166 du tome 1 représente une chronologie de tout juste trois mois, de fin décembre jusqu’au 29 mars. Même si cela peut sembler ardu à conceptualiser, on ne peut que l’accepter.
Voilà pour les évènements antérieurs au 16 avril 2020. Voyons maintenant ce qui se passe après cette date. Comme nous l’avons précisé plus haut, cette journée s’arrête à la page 25 du tome 3, il est alors 16h37. La particularité de ce troisième opus, c’est que sur ces 278 planches qui le composent, 197 sont dédiées à nous raconter les 20 heures qui englobent la deuxième manifestation. Cette journée démarre à la page 86 avec la vue sur un soleil zénithal, il doit donc être 13h00. Durant l’après-midi, le colonel exige le maintien du couvre-feu, Kei donne Akira à Nezu qui ordonne à ces hommes de l’éliminer, mais ils échoueront. La jeune femme, accompagnée par Kaneda et Chiyoko, décide de retourner sur la côte. Le militaire met en place son coup d’État, les blindés de l’armée commencent à encercler la ville. Nezu se fait courser, mais arrive trop tard dans sa demeure, 
Kaneda a récupéré Akira. La nuit sera par la suite essentiellement focalisée sur la traque de numéro 28 par les acteurs du moment. Ces derniers se retrouvent tous sur les berges du canal, Takashi se fait perforer, Akira se déchaîne. Nous sommes le lendemain matin, il est alors 7h27 et Néo Tokyo s’évapore. Miyako ouvre son temple comme centre de réfugiés, Tetsuo refait surface et rejoint le jeune môme, les deux larbins s’envolent. Nous sommes à la page 282.
Avant ce soleil zénithal, nous gisons la veille au soir, Kei et sa troupe montent dans l’embarcation de Nezu pendant que ce dernier reçoit les réprimandes de numéro 19. Avant ça, la temporalité est difficile à définir vu que nous assistons au kidnapping d’Akira par Sakaki. Cette journée débute d’ailleurs très clairement à la page 38 du tome 3, lorsque Kei retrouve le petit rat sous le regard avisé de la disciple de Miyako. Tout semble néanmoins se fondre dans une même continuité. Après son rendez-vous, la jeune femme rentre dans ses appartements, elle se fait suivre par Sakaki, qui s’accapare d’Akira. Commencent alors les déboires dans les rues nocturnes de la ville avec l’intervention des Security Balls. Durant ce temps, le colonel s’entretient avec les mutants, et Ryu visite Nezu à son officine. Difficile de savoir combien de temps aura mis Kei pour mener numéro 28 jusqu’à l’embarcation de Nezu, mais tout peut très bien se passer pendant la même journée, un ou deux jours restent cependant plausibles. 
Maintenant, il nous faut estimer combien de temps s’est écoulé entre les pages 26 et 37 du tome 3. À lire ces 12 planches, la chronologie semble assez brève. Par ailleurs, dans le Tome 5, page 31, les scientifiques, attablés avec l’amiral de l’armée américaine, affirment que quelques mois se sont produits entre le tir du satellite et la deuxième manifestation d’Akira. Quelques mois signifiant au moins deux mois, il nous est difficile d’imaginer ces 12 planches s’étaler sur une telle durée. Ce qui postule clairement qu’entre la page 25 et 26 du tome 3, nous sommes témoins d’une ellipse temporelle de grande ampleur. Maintenant, deux mois me paraissent énormes, car cela démontrerait que le colonel aura mis du temps pour répondre de ses actes, que Kei aura mis du temps pour prendre contact avec Nezu et que Sakaki aura mis du temps pour retrouver Akira. Ceci dit, face à une telle conjoncture, nous pouvons parfaitement comprendre que Kei ait décidé de rester planquée pendant plusieurs semaines. 
Mais trois semaines, voire quatre, me semblent plus raisonnables que huit. Donc afin d’éviter d’être trop en contradiction avec les scientifiques, on va admettre que leur « plusieurs mois » signifie un mois. Ce qui nous donne au final une ellipse temporelle de trois semaines entre la page 25 et 26, l’embrouille au conseil d’administration se déroule le lendemain, les réponses du colonel devant la justice le surlendemain, Kei téléphone à Nezu le même jour, et se donne rendez-vous sur le pont deux jours plus tard. Survient ensuite le kidnapping d’Akira par Sakaki durant la nuit, et le lendemain soir, la jeune femme se retrouve dans le yacht du politicien. Et c’est au lendemain de cette soirée que nous contemplons ce soleil zénithal. Avec de tels chiffres, la deuxième manifestation a lieu 29 jours après le 16 avril, soit le 15 mai 2020. Les seuls faits qui peuvent contredire cette temporalité sont la ligne téléphonique chez Kei coupée plus de 3 semaines, et Ryu qui sort de l’hôpital après ce même laps de temps. Même si cela peut sembler long, ça reste acceptable, en tout cas plus raisonnable que l’affirmation des scientifiques sur le porte-avions.
Néo Tokyo s’évapore donc de la carte le 15 mai 2020, tout ce qui suit nous est par la suite relaté dans le tome 4. Cependant, à la lecture des premières pages de cet opus, nous nous retrouvons plutôt largués, car les secours internationaux apportent de l’aide aux rescapés, ce qui nous oblige à nous imaginer quelques jours après la catastrophe. Or un empire a été formé, et ceci doit logiquement demander plusieurs semaines. Dès le début, donc, nous sommes largués. Toutefois, dans le Tome 4, page 123, Yamada apprend 
à Ryu qu’un gouvernement provisoire a été mis en place il y a 1 mois. De plus, toujours dans ce même Tome à la page 204, Chiyoko (avec Kiyoko dans ses bras) s’effondre dans des égouts bondés de cadavres. Un mois étant nécessaire à un corps pour se décomposer, on peut donc affirmer sans trop de problèmes que le tome 4 débute un mois après le cataclysme. Nous sommes donc à la mi-juin, aux alentours du 15.
Là aussi, sur les 393 planches du tome 4, près de 300 sont dédiées à nous raconter 3 évènements majeurs : le délire de Tetsuo, son entretien avec Miyako et sa crise exutoire. La manière dont la narration nous est contée, on peut sans difficulté conclure que ces trois évènements s’étalent sur 3 journées consécutives. 
Tout commence à la page 97, avec la distribution de bouffe au peuple du Grand Empire, il doit être midi. Migite rencontre Kaori, Kei et Chiyoko rentrent dans leurs appartements (à ce moment elles ne peuvent pas revenir du temple de Miyako, car cela pousserait cette journée à démarrer plus tôt dans le manga, générant alors des perturbations dans la succession des pages) et se sentent suivies. Débute l’orgie de Tetsuo et son délire. Le lendemain, l’adolescent est complètement paralysé par son intrusion dans la tête d’Akira. Migite, contrarié, demande à ses hommes d’aller capturer Masaru et Kiyoko. Pendant ce temps, Kei et Chiyoko décident de se rendre au monastère avec les enfants. Mais elles se font prendre en chasse par la milice de l’Empire. Elles en ressortent indemnes, mais Obasan doit aller récupérer numéro 25 pendant que la jeune femme se charge de Masaru. Dans la planque d’Akira, c’est le calme complet, il n’y aura pas de cérémonie, Akira roupille et Tetsuo annonce à Kaori qu’il souhaite rendre visite à la vieille. Au même moment, 
Chiyoko parvient à retrouver Kiyoko et Kei, après s’être confrontée à quelques rebelles, rencontre les moines de la prêtresse qui l’accompagneront jusqu’au sanctuaire. En fin de journée, numéro 41 s’entretient avec Miyako pendant que Chiyoko tente d’échapper aux hommes de Migite. Elle apparaîtra face au colonel et se contentera de le suivre. À l’aube du lendemain, Tetsuo décide de quitter le monastère alors que Kei y fait son entrée. Migite apprend que Masaru est au temple et juge ceci comme un affront. Le militaire, lui, arrive à son QG avec les deux femmes, Obasan est très mal en point. Dans la planque d’Akira, Tetsuo ne supporte plus ses douleurs et avale des cachetons. Migite apparaît pour lui demander de l’aide, mais numéro 41 le renvoie chier. Notre golden boy décide alors d’occuper la tête de l’armée pour mener une offensive sur Miyako. Au temple, Masaru reçoit les premiers soins, Kei prend un bain et se met à discuter avec la prêtresse. 
Au QG le colonel sermonne son scientifique, et Tetsuo s’est persuadé de jeter toutes ses gélules. En début d’après-midi, Yamada tente de s’approcher de la planque d’Akira, vu que Migite est parti avec tous ses soldats. Mais il fait face à Tetsuo, en pleine crise, qui se téléporte jusqu’à la cime d’un gratte-ciel. Au temple, Migite a commencé son offensive et mitraille tout le monde. Pendant ce temps, le colonel décide d’amener Kiyoko au monastère, où un véritable carnage se prépare. Ceci dit, Kei parvient à maîtriser la situation et notre Golden Boy quitte les lieux. Kei retrouve Kai, négocie avec numéro 19 pour qu’elle s’échappe avec les mutants. Mais la vieille refuse et Migite est de retour pour tout détruire. Numéro 19 se résout à monter sur la tour principale avec tout son monde. Une fois en haut, ils font face à Tetsuo qui réclame de la drogue. Pendant ce temps, le colonel est dans une mauvaise posture, il décide alors d’utiliser SOL. L’explosion provoque en Tetsuo un spasme incompris qui pousse le jeune à s’envoler dans les airs. Il se déchaîne et fait réapparaître le Fiftyfive Bank ainsi que Kaneda. Après s’être extrait du flux, il se retrouve devant Akira qui semble l’accueillir.
Tout est fluide et limpide dans cette narration, aucune ellipse ne vient la perturber. La crise de Tetsuo a lieu le lendemain de son entretien avec Miyako, qui a lieu le lendemain de son délire. Nous sommes bien face à 3 journées. Maintenant, que se passe-t-il avant cette page 97 ? Kei rencontre Miyako qui lui demande de ramener les mutants au temple, Yamada se frictionne avec un colosse de l’Empire et nous assistons à une cérémonie sacrificielle. Tous ces évènements, qui s’amorcent à la page 67, semblent traiter d’une même journée. Difficile d’affirmer si nous sommes la veille du délire de Tetsuo, mais 2 jours avant pourquoi pas. Avant ça, nous prenons part aux retrouvailles entre Kei et Ryu, une journée qui débute à la page 60. Et avant ça, Tetsuo fait son one man show devant trois jeunes qui ont postulé pour être les gardes du corps d’Akira. Par fondu enchaîné, nous nous situons dans la cantine avec ce barman qui discute avec Yamada. Cette journée s’amorce clairement à la page 34. Avant ça, Kei et Chiyoko se défendent de quelques malfrats, et nous assistons à une sorte de cérémonie depuis la planque d’Akira, pendant que Yamada surgit des eaux avec ses confrères.
Tous ces évènements nous sont comptés simplement, et rien ne nous oblige à penser qu’il y ait des sauts temporels extravagants entre eux. On peut donc affirmer que de la première à la dernière page du tome 4, 8 journées nous sont relatées. Si le tome 4 débute le 15 juin, cela veut dire que la troisième manifestation a lieu le 23 juin 2020. Cependant, lorsque nous voyons Tetsuo sur son bloc de béton à la page 48, une Lune croissante est clairement visible derrière lui. Au vu de son éclairage, nous nous trouvons 4 jours après la nouvelle Lune. Or, en juin 2020 (je parle ici de l’année réelle), la nouvelle Lune a eu lieu le 21 juin (en plein solstice), ce qui veut dire que ce plan de Tetsuo se déroule le 25 juin. Si nous considérons ce calendrier, cela positionne la troisième manifestation au 1er juillet, soit une semaine après notre première estimation théorique. Je sais parfaitement qu’Otomo dessine la Lune qu’à des fins esthétiques, cependant, je vais m’offrir cette liberté de respecter le contexte astronomique du moment : Tetsuo se manifeste donc le premier juillet 2020. Et ceci n’est pas trop gênant, car lorsque Yamada mentionne qu’un gouvernement s’est installé 1 mois auparavant, on peut facilement s’imaginer qu’il se soit instauré sept jours après le cataclysme. De ce fait, le tome 4 débute le 22 juin 2020 et non le 15.
Tetsuo s’extrait donc du flux un premier juillet, et cette journée se prolonge aux prémices du tome 5, les retrouvailles entre Kei et Kaneda sont là pour nous le confirmer. Cela signifie que les scientifiques internationaux atterrissent sur le porte-avions américain le même jour. Dès le prélude de cet opus, la lecture est assez homogène, le colonel arrive au temple à ce moment, et s’entretient avec Kei dans la soirée. On peut même rajouter que Kaneda revoit Joker au cours de cette nuit. Ce qui veut donc dire que tout ce qui se passe de la page 51 à la page 148 du tome 5 représente le 2 juillet. Durant cette journée, le militaire et Kei se rendent au QG, Tetsuo et Akira font leur petit tremblement de terre, Kaneda file chercher Kei et croise son sosie enflammé dans la bouche de métro, nous assistons ensuite à la confrontation entre le colonel et les hommes de l’Empire. Au coucher de soleil, Mike annonce aux savants la venue de soldats qui débarqueront apparemment en pleine nuit.
Difficile de confirmer qu’à la page 149 nous soyons le lendemain, mais tout le porte à croire. Ce qui signifie que le 3 juillet, Kaneda et Kai retournent au temple avec les deux femmes, Migite se contrarie de la présence de si peu de monde lors de la distribution de bouffe, Yamada reçoit son colis, Tetsuo va rendre visite aux scientifiques pour leur donner une leçon, il discute ensuite avec Migite au sujet du grand rassemblement, et Kaneda arrive enfin chez Miyako. Nous sommes à la page 193. Le fait de revoir 7 planches plus loin Joker et Kaneda se bastonner pourrait nous faire croire que nous sommes le même jour, mais ces deux-là passant leur temps à cette activité, on peut sans problème s’imaginer être le lendemain. 
Car les faits sont là, à la page 212 du tome 5, nous assistons au lever de la pleine Lune. Et si nous respectons le calendrier astronomique, la prochaine pleine Lune aura lieu le 5 juillet 2020. Ce qui signifie que tout ce qui se produit entre les pages 194 et 212 représente 2 journées, le 4 et 5 juillet. Ce qui laisse finalement le temps à l’Empire de préparer et de promouvoir son grand rassemblement. Tout semble se corréler à merveille, ce qui me réconcilie avec Otomo (!), et Tetsuo va sur la lune dans la nuit du 5 juillet 2020, peut-être est-il 21h00 ou 22h00. Les évènements se poursuivent sans coupure, une masse aqueuse inonde la ville, Miyako s’interroge, Kaneda et Joker négocient une plate-forme, 
Kei se réveille de son coma et commence à converser avec les mutants, elle prend conscience des enjeux et accepte sa mission. Sur le porte-avions, c’est l’agitation, des soldats se préparent à décoller pour Néo Tokyo. Au stade, Tetsuo est victime de sa première mutation. Dans son QG, le colonel comprend que le temps lui est conté, et Kaneda se pointe au temple, mais Kei a déjà amorcé sa cérémonie de purification. Les deux jeunes restent ensuite sur le balcon et s’offrent leur premier baiser. La ville s’érode toujours plus et Migite est préoccupé sur l’état de numéro 41. Kaori va le voir et termine dans ses bras pendant que Kaneda arrive à l’hôtel Vénus. Cette folle nuit s’arrête à la page 315 et elle fut plutôt dense, et tout nous pousse à croire qu’à la planche suivante, nous sommes au jour suivant, c’est-à-dire le 6 juillet 2020. Cette page à son importance, car elle marque le début de la dernière journée de la saga, qui se conclura à la page 399 du sixième tome.
494 planches seront donc nécessaires pour narrer ces ultimes 24 heures qui s’amorcent au petit matin avec l’arrivée des soldats américains près de l’édifice Ginza, et se terminent sur une illustration magistrale montrant Kei et Kaneda sur un bâtiment en ruine observant le lever de soleil : nous sommes alors le 7 juillet. Je ne vais pas résumer ce qu’il se passe durant tout ce laps de temps, mais la sensation qu’autant d’évènements ne puissent se produire en si peu de temps nous est incontestablement présente. Cependant, le plus important ici est la transition qui nous est offerte entre la page 399 et 400 du tome 6. À sa simple lecture, nous pourrions nous imaginer une banale progression de cette matinée du 7 juillet. 
Or, l’irruption des chars amphibies sur la côte et l’établissement d’un camp militaire sur la terre ferme nous prouvent que plusieurs jours se sont écoulés. Vu que le porte-avions sombra durant la nuit, un autre navire lourd dut venir jusqu’à la baie. Sachant qu’apparemment il y avait une flotte armée proche de l’île d’Okinawa, et qu’il faut 48 heures à un bateau pour rejoindre la capitale nippone, nous pouvons sans honte conclure que le dernier acte du manga se passe 3 jours après cette illustration magistrale montrant Kei et Kaneda. De plus, ceci laisse le temps à nos jeunes pour préparer leur petite welcom party. Tout semble donc se terminer le 10 juillet 2020.